Né à Aÿ en Champagne en 1860, René-Jules Lalique, d’après son état civil, va se consacrer à l’art de la joaillerie à partir de 1885.
Dessinateur de talent, Lalique conçoit des modèles de parures de bijoux aux formes tarabiscotées chères à l’Art nouveau, un style qui fleurit en cette fin du 19e siècle mais, trop audacieux, ses projets ne trouvent pas toujours preneurs. Il décide alors de créer ses propres bijoux chez le joailler Jules Destape dont il prend la succession, Place Gaillon à Paris.
Débordant d’imagination, Lalique s’affranchit des contraintes proposées par les conventions sociales de la Troisième République. Dans ses créations, il mêle à l’or, aux diamants, aux rubis et aux saphirs, l’ivoire, la corne, la fonte et le verre (qu’il sculpte lui-même), les émaux, les pierres semi-précieuses, voire même le cuir.
Son inspiration pour la création de bijoux provient de la nature (oiseaux, fleurs, poissons, biches…), de la mythologie (nymphes, bacchantes…), de l’univers féminin parfois vu sous un angle fantastique (femmes fleurs, femmes ailées, femmes insectes, sirènes, baigneuses).
Il crée des bijoux pour Sarah Bernhardt, fantasque tragédienne qui interprète entre autres « Théodora » de Victorien Sardou ou « Chantecler » d’Edmond Rostand.
Ses créations paraissent étranges, fascinantes, quelques fois repoussantes, comme des insectes ou des caméléons se faisant face pour emprisonner des cabochons d’opale ou de nacre.
D’autres oeuvres sont séduisantes mais tortueuses, telles des orchidées s’épanouissant au bout des peignes en écaille qui ornent les coiffures compliquées des élégantes.
Certaines femmes du monde, ou du demi-monde, des anticonformistes s’offrent les bijoux de René Lalique, parmi eux, le financier et magnat du pétrole Calouste Gulbenkian fera don de sa célèbre collection Lalique à la Fondation qu’il a créée et qui porte son nom à Lisbonne.
Son succès et son audace sont tels que Lalique triomphe à l’Exposition universelle de 1900 notamment avec son chef-d’œuvre : le pectoral à la libellule.
Pour Emile Gallé, maître verrier emblématique de l’Art nouveau, qui le découvre lors de cette manifestation, il est « l’inventeur du bijou moderne ».
Robert de Montesquiou, poète mondain et dandy, le surnomme le Cellini parisien pour ses créations ou le Gallé du bijou.
René Lalique décède en 1945. Sa tombe, ornée d’une croix en verre de sa création, se trouve au Père Lachaise.
Après sa mort, Marc, son fils, reprend les rennes de l’usine verrière à Wingen-sur-Moder.
Ce n’est que vers les années 1950, que le cristal fait son apparition à la manufacture Lalique.
Pour en savoir plus sur les bijoux de René Lalique lire : Bijoux d’exception de René Lalique