Volcan : un titan endormi en Russie pourrait bientôt se réveiller

Volcan : un titan endormi en Russie pourrait bientôt se réveiller
Un volcan classé “éteint” à l’est de la Russie a récemment montré de nouveaux signes d’activité. En cas de réveil, il pourrait alors produire une éruption similaire à celle qui a anéanti Pompéi.

Le volcan Udina se place au centre du groupe de volcans Klyuchevskaya, dans la péninsule du Kamchatka. C’est à l’extrême est de la Russie. Un géant s’élevant à plus de 2 900 mètres d’altitude considéré jusqu’il y a quelques mois comme éteint. Or, des chercheurs enregistrent depuis peu une activité sismique persistante sous la montagne, suggérant un potentiel “réveil” du monstre. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Volcanology and Geothermal Research.

Suite à ces premiers signes d’activité, quatre stations sismiques ont été installées autour du volcan dans le but d’en apprendre davantage. Les données les plus récentes – récoltées entre les mois de mai et juillet 2018 – ont enregistré 559 petits événements sismiques dans la région d’Udina à moins de 5 000 mètres de profondeur, peut-on lire dans l’étude. Au regard de ces résultats, les chercheurs soupçonnent que du magma commence à s’introduire sous la montagne. Les doutes seraient d’ailleurs suffisamment sérieux pour envisager de changer le statut actuel du volcan, et le considérer désormais comme “actif”. Les chercheurs notent également qu’en cas d’éruption, les conséquences pourraient être dramatiques.

« Rappelez-vous Pompéi »

« Lorsqu’un volcan reste silencieux pendant une longue période, sa première explosion peut être catastrophique, explique Ivan Kulakov, l’un des auteurs de l’étude. Une grande quantité de cendres pourrait se retrouver projetée dans les airs, et être emportée au loin, affectant non seulement les terres environnantes, mais aussi d’autres territoires de la planète.Rappelez-vous Pompéi : le réveil du Vésuve avait été précédé d’une accalmie de plusieurs milliers d’années, poursuit-il. Ou encore l’éruption du Huaynaputina, en 1 600 au Pérou, qui entraîna un refroidissement en Europe et une famine en Russie ».

Un panache émanant de Kliuchevskoi, l’un des nombreux volcans actifs de la péninsule du Kamchatka
Notons par ailleurs qu’environ 60 % des volcans qui entrent en éruption semblent montrer une activité similaire avant d’exploser, écrit le National Geographic. En ce sens, le chef du laboratoire de surveillance sismique de l’Académie des sciences de Russie, Vadim Saltykov, a informé que de nouvelles stations sismiques seraient installées dans la zone au cours de cette année. Les prochaines données récoltées devraient alors être un peu plus précises.
Il est donc aujourd’hui impossible de dire quand – ou seulement si – ce volcan entrera en éruption. Mais si ce dernier n’a jusqu’à présent jamais été considéré comme une menace potentielle, « il ne fait aucun doute que nous devons maintenant le surveiller de près », conclut Ivan Kulakov.