Le mythe du sommeil réparateur de 8 heures

Le mythe du sommeil réparateur de 8 heures

Le sommeil réparateur

Êtes-vous déjà resté allongé dans votre lit à regarder l’horloge sur votre table de chevet ?

À mesure que vous regardez les heures passer, vous devenez de plus en plus anxieux. Vous vous retrouvez à compter à rebours à partir de l’heure de votre réveil matinal en vous demandant si vous parviendrez à dormir suffisamment d’heures pour vous préparer à une journée bien remplie au travail ou à l’école.

Nous avons été conditionnés à croire que huit heures de sommeil consécutives sont une sorte de Saint Graal, le nombre magique qui nous permettra de nous sentir bien reposés et capables d’affronter la journée.

Mais ça n’a pas toujours été comme ça. Les chercheurs ont découvert que nos attitudes à l’égard du sommeil étaient très différentes et leurs découvertes suggèrent que rester éveillé au milieu de la nuit n’est peut-être pas aussi grave qu’on le pense.

Cela peut être normal, naturel et même sain.

Le sommeil segmenté

Aux XVIe et XVIIe siècles, durant ce que l’on pourrait appeler l’apogée du sommeil segmenté, la société acceptait et concevait ses habitudes de sommeil autour de deux périodes de repos distinctes.

Cette coutume est bien documentée par l’historien A. Roger Ekirch, qui a trouvé plus de 500 références au sommeil segmenté dans les journaux intimes, les archives judiciaires, les livres de médecine et la littérature depuis Homère jusqu’à l’ère moderne.

Ce sommeil biphasique était structuré autour du système de surveillance qui divisait la nuit en périodes d’activités comme la garde ou l’étude.

Les heures entre ces quarts de travail, souvent après minuit, étaient consacrées à la lecture, à l’écriture ou à la prière. Les gens se réveillaient, allumaient le feu ou rendaient même visite aux voisins.

Cette interruption naturelle était si ancrée dans le rythme de la vie qu’elle était mentionnée à l’époque juridique du calcul, connue sous le nom de marée dans les statuts juridiques, soulignant ainsi son importance sociétale.

Cependant, avec l’avènement de l’éclairage public et des cafés au XVIIe siècle ces heures calmes ont commencé à être remplies d’activités sociales et les exigences du monde industrialisé en matière d’efficacité du travail ont encore plus comprimé le sommeil en une seule phase.

Bienfaits du sommeil segmenté

  1. Adaptabilité : Certaines personnes ont des horaires de vie qui ne leur permettent pas de dormir 8 heures d’affilée, comme les travailleurs postés ou les parents de jeunes enfants. Dans ces cas, des périodes de sommeil fragmenté peuvent permettre de récupérer suffisamment d’énergie.
  2. Récupération physique : Des études ont montré que le sommeil fractionné peut être aussi efficace que le sommeil continu pour la récupération physique, en particulier si les phases de sommeil sont suffisamment longues.
  3. Flexibilité : Le sommeil segmenté peut offrir une plus grande flexibilité pour s’adapter aux exigences de la vie quotidienne ce qui peut être particulièrement important dans les situations professionnelles ou familiales exigeantes.
  4. Réduction de la somnolence diurne : Dans certaines circonstances, le sommeil fragmenté peut permettre de mieux gérer la somnolence diurne car il peut être plus facile de s’endormir pour une courte période que de tenter de rester éveillé toute la nuit.

Que le sommeil soit continu ou segmenté, chacun ayant des besoins différents, l’important est de trouver un rythme de sommeil qui vous permette de vous sentir reposé et énergique pendant la journée.