De nombreuses cités souterraines existent dans le monde
Certaines ont eu pour vocation de se cacher des envahisseurs, d’autres sont plus énigmatiques, en rapport de leur construction, et des moyens employés, ou même de l’origine de leurs habitants.
Située en Cappadoce, Derinkuyu est connue pour sa cité souterraine, la plus grande de Turquie.
L’Hypogée de Ħal Saflieni est à Malte, une grande structure creusée dans le sol et comportant de multiples chambres ou salles. À la fin du XIXe siècle, le développement des chantiers navals militaires attire dans la région de Paola près de Marsa nombre de cultivateurs qui veulent devenir ouvriers. Les constructions se multiplient dans une zone appelée alors Tal-Għerien (les grottes en maltais), ce qui laisse supposer une connaissance populaire ancienne.
En 1902, en creusant une citerne à Paola, des ouvriers découvrent une cavité qu’ils s’empressent de consolider pour éviter tout effondrement (ces travaux sont encore visibles aujourd’hui). Mais cette cavité n’a pas les apparences d’une grotte ordinaire. Rapidement, le comité directeur du Museum mandate le père jésuite Manwel P. Magri qui décide d’excaver le deuxième niveau (le niveau supérieur étant à ce moment-là en propriété privée). Les équipes d’ouvriers, qui déblayèrent le site, en dispersèrent les ossements rendant impossible toute interprétation des rites éventuels d’inhumation.
Les travaux n’étaient pas terminés lorsque, en 1907, le père Manwel Magri est envoyé en mission à Sfax où il décède sans avoir rédigé le rapport de ses fouilles. C’est un professeur en médecine Themistocles Zammit, qui travaillait avec Magri depuis 1905, qui prend sa succession et continue les fouilles jusqu’en 1911.
La découverte fortuite de l’hypogée est comme le coup d’envoi de l’archéologie dans l’archipel, grâce à Themistocles Zammit. Si Magri est le pionnier, Themistocles Zammit sera considéré comme le père de l’archéologie maltaise. La décision d’ouvrir le site au public est prise en 1908.
Des habitations souterraines existaient déjà à l’époque de Xénophon (Ve et IVe siècles av. Jésus Christ ).
Dans l’Anabase, il indique que des gens, en Anatolie, avaient creusé leurs maisons dans le sol et y vivaient dans des espaces suffisamment grands pour y loger leurs familles et leurs animaux et y stocker des vivres.
Certains auteurs font remonter les premières excavations à l’époque hittite (XIIIe siècle av. Jésus Christ ), mais il est plus généralement admis que la cité de Derinkuyu date de la domination phrygienne (VIIIe siècle av. Jésus Christ ), et qu’elle fut agrandie progressivement au début de la période byzantine : tout ce qui y a été retrouvé date au plus tôt du Ve siècle apr. Jésus Christ Les vestiges les plus récents sont du Xe siècle.
La cité servit de refuge aux premiers chrétiens grecs, face aux persécutions de l’Empire romain (édit de Dioclétien en 303) et, à partir du VIIe siècle, face aux persécutions des clans des Omeyyades et des Abbassides.
Elle fut ouverte aux visiteurs en 1969, mais 10 % seulement de la cité leur sont accessibles. Les huit étages dégagés à ce jour atteignent une profondeur d’environ 85 mètres.