Histoire des bijoux créoles de Guadeloupe

Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, les esclaves ne pouvaient pas porter de bijoux de valeur, par la suite, le bijou deviendra la marque distinctive entre les classes sociales de la société antillaise.

Le bijou marque distinctive entre les classes sociales de la société antillaise.

Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, les esclaves ne pouvaient pas porter de bijoux de valeur. Les premières à déroger à cette règle furent les favorites, puis progressivement les domestiques et les nourrices. Par la suite, le bijou deviendra la marque distinctive entre les classes sociales de la société antillaise.

Au XVIIe siècle, aux Antilles, on s’habille selon un code strict qui tient compte des castes. Il y a les colons libres, les engagés, les marins, les affranchis et les esclaves.

La tradition veut que les esclaves n’aient pas droit aux bijoux précieux. Durant toute la première moitié du XVIIe siècle, ils ne portent donc pas d’or. Mais lorsqu’à la fin de ce siècle, la femme esclave obtient du maître un carré de terre, tout change.

La vente des légumes qu’elle y cultive lui permet d’acheter grain après grain des perles d’or qui  serviront à la confection d’un riche collier et peut-être au rachat de sa liberté.

Les tous premiers bijoux en or furent portés par les esclaves favorites : anneaux d’or à la cheville, boucles d’oreilles créoles et la chaîne forçat, des noms qui incitent ces femmes à ne pas oublier leur véritable condition, comme le collier surnommé «esclave», formé de trois chaînes en or, relié par des médaillons.

La coutume voulait au XIXe que les enfants des familles riches remercient celle qui les avait élevés en lui offrant à chaque anniversaire ou étrenne un ou plusieurs grains d’or ouvragés. Montés en collier, ils témoignent de ses bons et loyaux services, les motifs sont souvent d’or plein, parfois de fil d’or étiré ou filigrammé selon une technique rapportée d’Italie et d’Afrique.

Les boucles d’oreilles se feront volumineuses, les colliers longs et les bracelets larges. Après l’abolition de l’esclavage, le port de certains bijoux va être codifié en fonction de l’âge, du costume, ou de la circonstance pour laquelle ils sont portés. Aujourd’hui encore, il est coutume d’offrir aux nouveaux-nés des bijoux en or.