La chaux est une roche qui possède des qualités qu’il ne faut pas négliger: perméabilité, souplesse, propriétés antibactériennes, ce minéral est un matériau de choix pour la construction écologique et la rénovation de bâtiments anciens…
En Chine, on employait l’eau de chaux pour soigner toutes sortes de maux:
“Contre douleur de dents causée par fluxions ou par divers, prenez de vieille chaux en poudre quatre onces, bon miel trois onces, incorporez bien le tout et le mettez dans un vase, lutez-le exactement et mettez sur le feu pendant un jour, après quoi retirez votre matière et réduisez-la en poudre fine et en frottez les dents. “
« Contre accidents d’épilepsie et autres semblables où la respiration est si embarrassée que le malade paraît mort, prenez de fort vieille chaux, faites-en bouillir en une écuelle, jetez la première eau et donnez à boire la seconde bien claire, le malade jettera beaucoup de phlegmes et sera soulagé”
“Contre pertes de sang après les couches prenez de la chaux nouvelle, mêlez et quand la malade aura soif, donnez-lui-en un gros pesant dans quelque liqueur appropriée.”
“Contre les flueurs blanches prenez de la chaux de la première espèce, mettez en poudre fine et avec un peu de colle de riz formez-en pilules comme des petits pois, la dose est de vingt à trente dans une décoction de riz. Ce même remède arrête la diarrhée.”
Hildegarde de Bingen à qui nous devons l’usage de la lithothérapie en Europe, utilisait aussi la chaux pour soigner avec les pierres. Son ouvrage “Liber subtilitatum” comporte, en guise de quatrième section, un «livre des pierres» composé de 26 chapitres recensant, dans l’ordre, l’émeraude, l’hyacinthe, l’onyx, le béryl, la
sardonyx, le saphir, la sardoine, la topaze, la chrysolithe, le jaspe, la prase, la calcédoine, la chrysoprase, l’escarboucle, l’améthyste, l’agate, le diamant, la rubellite, le cristal de roche, les perles (margaritae), les perles de nacre (berlin), la cornaline, l’albâtre, la chaux et « autres pierres », comme “le marbre, le grès, le calcaire”.
La chaux est issue de la cuisson d’une roche calcaire. Elle est utilisée dans l’agriculture pour enrichir les sols mais la chaux est aussi employée dans d’autres domaines comme la sidérurgie, les industries pharmaceutiques et sucrières, le traitement des eaux usées et la construction.
Selon la quantité d’eau et le traitement utilisé, la chaux pourra se présenter sous forme de poudre ou de pâte. La première est plus simple à utiliser, mais la seconde est plus résistante et se dessèche moins vite.
La chaux est puissant un désinfectant naturel
La chaux limite la prolifération des acariens, champignons, salpêtres et mauvaises odeurs. Elle contribue à l’assainissement de votre environnement de façon naturelle.
Entièrement naturelle et résistant bien au feu, le point fort principal de la chaux est sa perméabilité à la vapeur d’eau pour éviter la condensation ainsi que des qualités antiseptiques qui permettent d’éviter la prolifération des moisissures dans les endroits humides..
La chaux absorbe peu l’humidité mais la rejette rapidement : c’est ce qu’on appelle un matériau « respirant ».
L’esthétique
La sensation de douceur et de bien-être que révèle un mur en chaux n’est pas à négliger. D’autre part, si la chaux est mélangée à des sables locaux, elle permet une intégration harmonieuse au terroir et donne un cachet inimitable à la construction.
Il existe différents types de chaux :
- Il y a tout d’abord la chaux aérienne ou chaux grasse : utilisée pour les enduits de surface et les badigeons. Plus le calcaire servant à sa fabrication est pur et plus la chaux sera aérienne. Elle durcit principalement par carbonisation. Mais elle ne durcit pas sous l’eau.
- Il y a ensuite la chaux hydraulique naturelle ou chaux maigre : qui est utilisé en maçonnerie (montage des murs, jointement, injection, chape….). On l’obtient par calcination de calcaire impur.
- Et la chaux hydraulique artificielle : tous les ciments, peu utilisable en bio-construction.La chape en béton de chaux possède l’avantage de ne pas emprisonner l’humidité et d’être assez souple pour amortir les chocs.
Les peintures à la chaux
Les « peintures à la chaux » font références à plusieurs applications définies en fonction de la concentration en chaux:
- Chaulage (permet de masquer les défauts de l’enduit et de boucher les micro-fissures)
= 1 volume de chaux pour 1 volume d’eau, - Badigeon (succède au chaulage pour la protection des enduits)
= 1 volume de chaux pour 2 volumes d’eau, - Eau-forte (permet de réaliser des effets de transparence et des finitions très colorées)
= 1 volume de chaux pour 5 volumes d’eau, - Patine (sert à uniformiser le support)
= 1 volume de chaux pour 20 volumes d’eau.
Mise en oeuvre des peintures à la chaux
Il existe deux modes de mise en oeuvre pour les peintures à la chaux :
- A sec : la peinture est appliquée sur un enduit de chaux aérienne ou hydraulique sec.
- A fresque : la peinture est appliquée sur un enduit de chaux aérienne frais.
Attention…
La chaux vive est fortement corrosive, ce qu’il fait qu’elle doit être manipulée avec précaution. Au contact de l’eau, elle entame une réaction chimique, avec élévation de la température et risques de projection, d’où la nécessité de se munir de protections avant de s’en servir. La chaux vive est notamment utilisée :
- – pour réduire l’acidité des sols agricoles,
- – pour réduire le dioxyde de souffre dans des centrales thermiques ou des incinérateurs,
- – comme matériau pour la fabrication de ciment, de béton, de verre, de papier, d’acier…
La différence entre la chaux et le ciment
La chaux est un liant minéral naturel extrait de roche sédimentaire utilisable après cuisson dont le durcissement est obtenu exclusivement avec l’air, le support respire.
Le ciment est un liant minéral artificiel utilisable après plusieurs cuissons et qui est constitué de plusieurs composants dont la prise est obtenue avec l’eau, le support ne respire donc plus..
Contrairement à la chaux, le ciment contient des éléments chimiques qui ne sont pas biodégradables. De plus, le ciment pour sa production dégage énormément de CO2 (première ou deuxième position des rejets industriels).