L’antahkarana est le lien entre ego et moi supérieur.
L’intelligence, ou manas supérieur, se réfléchit dans le manas inférieur, la raison pure, ou Buddhi, dans le corps astral et, ce qui est plus difficile à expliquer, l’esprit de Atma se réfléchit sur le plan physique.
Il existe toujours, entre le moi supérieur, l’Ego et le moi inférieur, ou personnalité, un lien, un trait d’union.
Ce lien s’appelle antahkarana.
Ce mot sanscrit signifie organe interne, ou instrument intérieur. H.P. Blavatsky en parle comme d’un trait d’union, d’un canal ou d’un pont reliant le manas supérieur au kâma-manas, pendant l’incarnation.
Lorsqu’elle parle de celui qui peut unir kâma-manas et le manas supérieur, au moyen du manas inférieur, elle nomme ce dernier l’antahkarana, lorsqu’il est pur et libre de Kâma.
On peut s’imaginer antahkarana comme un bras tendu entre la partie éveillée de l’Ego et la partie déposée, la main.
Lorsqu’elles sont parfaitement unies, c’est-à-dire lorsque l’Ego et la personnalité sont en parfait accord, le fil aminci de l’antahkarana cesse d’exister. Sa destruction indique que l’Ego n’a plus besoin d’un instrument, mais qu’il agit directement sur la personnalité : quand une seule volonté fait mouvoir l’Ego et la personnalité, l’antahkarana n’a plus de raison d’être.
Le terme antahkarana, ou agent interne, s’emploie également dans un autre sens, pour désigner le triple moi supérieur: l’Ego, parce qu’il est, lui aussi, le canal ou le pont reliant la monade au moi inférieur.
Dans ses premières étapes, l’évolution humaine consiste à ouvrir cet antahkarana, cette ligne de communication, afin de permettre à l’Ego de s’affirmer de plus en plus et d’arriver à dominer si complètement la personnalité qu’elle n’ait plus une pensée, ni une volonté séparées et qu’elle se contente de n’être (ce qui est son rôle), qu’une expression de l’Ego sur les plans inférieurs, autant que le permettent les imperfections de ces plans.
On a comparé le trait d’union entre le moi supérieur et le moi inférieur à un fil, un fil d’argent, symbole de sa pureté.
Le cœur est le centre du corps, pour la triade supérieure âtma-buddhi-manas, aussi est-ce au moment où la conscience est concentrée dans le cœur, pendant la méditation, qu’elle est le plus sensible à l’influence du moi supérieur, de l’Ego.
La tête est le siège de l’homme psycho-intellectuel, ses fonctions diverses agissent dans sept cavités, entre autres les glandes pinéale et pituitaire.
L’homme qui aurait le pouvoir, par la concentration, de transporter sa conscience du cerveau au cœur, aurait aussi celui d’unir Kâma-manas au manas supérieur, au moyen du manas inférieur qui, une fois purifié et libéré de Kâma, est précisément l’antahkarana.
Il serait alors en état de prendre les directives de la triade supérieure.